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Mouloud MAMMERI

De forte personnalité, Mouloud Mammeri nous avait toujours charmés par son élocution aisée, ses phrases coulantes, harmonieuses. Ainsi, il était attaché au passé par son admiration pour les anciens, par la force et la sincérité de son sentiment profond aux valeurs ancestrales - universelles, par son souci d'être utile aux mœurs et par certains aspects réalistes de son génie.

Mouloud Mammeri a vu le jour le 28 décembre 1917 à Taourirt-Mimoun (At-Yenni, Tizi-Ouzou). Il fréquenta l'école primaire de son village (école construite en 1883). "Je me souviens que j'allais à l'école pieds nus dans la neige", raconte-t-il. A onze ans, il part chez son oncle à Rabat et il entre au lycée Gouraud. De retour à Alger, quatre ans plus tard, il est inscrit au lycée Bugeaud (actuellement Emir Abd El Kader). Ensuite, c'est le lycée Louis Le Grand, à Paris. Il pense alors à l'Ecole Normale Supérieure. Mobilisé en 1939, il est à l'école militaire de Cherchell d'où il sort avec le grade d'aspirant de réserve. Remobilisé en 1942, il participe aux compagnes d'Italie (mais toutefois demeurant à Naples), de France et d'Allemagne. Au retour, il passe le concours de professeur de lettres à Paris et se retrouve enseigner les humanités et la littérature française aux lycées de Médéa puis de Ben Aknoun. A partir de 1947-48, malgré les critiques, il anime plusieurs conférences devant des auditoires constitués d'étudiants algériens et nord-africains.

Puis éclate la guerre de Libération, Mouloud Mammeri met sa plume au service de la révolution algérienne, dans un journal "L'Espoir d'Algérie" (journal des libéraux algériens), et signant ses éditoriaux du pseudonyme de Brahim Bouakkaz.
Il fera entendre la voix des Algériens opprimés au travers de lettres adressées à la délégation du FLN à l'ONU (entre 1956-1957) sous le pseudonyme de Kaddour, dans lesquelles il dénonce les exactions coloniales. Durant la bataille d'Alger en 1957, M. Mammeri compose une pièce de théâtre "Le fœhn" mais il est contraint de détruire son manuscrit. Menacé de mort, trois membres de sa famille ayant déjà été arrêtés, il quitte l'Algérie pour aller se réfugier au Maroc (voir à ce propos : Tahar Oussedik : Si-Smaïl – SNED 1981, PP 94-143).

Franc-Tireur, 6 avril 1957, titre : "L'écrivain Mouloud Mammeri (sic) aurait été arrêté à Alger le 15 avril". France-Soir publie une dépêche : "On est toujours sans nouvelles de l'écrivain algérien Mouloud Mammeri…", et Les lettres françaises, n° 667, du 18 au 24 avril 1957 (PP 1-5), titre : "Mais que signifie la recherche, par les parachutistes, à son domicile algérien, d'un écrivain qu'on déclare officiellement se trouver au Maroc ?".

En 1962, Mouloud Mammeri est professeur d'ethnographie à l'université d'Alger où il enseigne en même temps le berbère (bien qu'aucun texte officiel n'autorisât ce cours et qu'aucun texte ne l'interdît, "on" y mit cependant fin en 1973).

Directeur du Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques (CRAPE) à Alger de 1969 à 1979, M. Mammeri a été également à la tête de l'Union des écrivains algériens (la première, fondée en 1963) jusqu'en 1966-67, malgré les critiques. Il déclare dans Horizons du 23 janvier 1989 : "le jour où on est venu nous signifier que nous étions une organisation de masse, j'ai quitté l'Union […] Comment peut-on enfermer comme des moutons dans un parc des hommes et des femmes qui ont chacun un visage, un nom, un cœur ?".

On sait, en effet, que depuis octobre 1988 ces "organisations de masse" ont été dénoncées comme une "collectivisation de la pensée". Refusant de se laisser encercler par les sorciers et les idéologues, il est donc la cible d'une compagne de diffamation à laquelle il ne lui est pas permis de répliquer par voie de presse (voir : Les donneurs de leçons, in El-Moudjahid du 20 mars 1980). Mammeri fait parvenir une réponse que le journal ne publiera jamais. Cette mise au point, publiée plus tard par Le Matin de Paris – 1980 et Amazigh Revue (Rabat-Maroc) 1980, donne des précisions relatives à l'interdiction par les autorités locales de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université de la ville à l'initiative des étudiants sur "la poésie kabyle ancienne".

Militant activement pour la réappropriation de la culture amazighe, il est attaqué avant et même après sa mort par des gens bornés qui font courir sur son compte les calomnies les plus absurdes.

En 1985, il a lancé à Paris avec le soutien de Pierre Bourdieu le Centre d'étude et de recherche amazighes (CERAM) et dirigé les Cahiers d'études berbères Awal (n° 1, 1985 – 4 fascicules parus en fin d'année 1988) édités sous l'égide de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris.

Le 6 mai 1988, Mouloud Mammeri prononce un discours sous le titre : "Un testament, peut-être…" lors de sa réception à l'université de Paris-X – Nanterre comme docteur honoris causa. Il dit : " Les études pour lesquelles j'étais venu portaient un nom qui a fini par avoir parfum de vielle dentelle : Les 'Humanités' ".

Mouloud Mammeri s'éteint dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Mouloud Mammeri a été fidèle aux voix ancestrales, à l'"éternel Jugurtha" et aux causes justes. Il a été, sa vie durant, un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe, de la conscience nationale, humaine même.

Traducteur des poèmes kabyles (les Isefra, poèmes de Si Mohand, 1969; Poèmes kabyles anciens, 1980), il a entrepris des recherches sur les parlers berbères et les traditions orales. Ses romans évoquent l'évolution de son pays, à travers la guerre et le choc des civilisations (la Colline oubliée, 1952; l'Opium et le Bâton, 1965; la Traversée, 1982
 
 
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